domingo, 1 de mayo de 2011

El mal disfrazado, por Arthur Rimbaud


Arthur Rimbaud

"Existeix un Déu, que se'n riu de les sofisticades estovalles que engalanen els altars, de l'encens, dels grans calzes d'or; que amb l'amanyac de les hossannes s'avorreix i s'adorm".

"Existe un Dios, que se ríe de los manteles adamascados de los altares, del incienso, de los grandes cálices de oro; que con el arrullo de hosannas se duerme".

LE MAL

Tandis que les crachats rouges de la mitraille 
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu;

Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant;
-Pauvres morts! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature! ô toi qui fis ces hommes saintement! ...

-Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or;
Qui dans le bercement des hsannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassés 
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchour!  

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